Mon dernier billet date de bientôt 6 mois.
Fidèle à ma « ligne éditoriale » j’exprimais ma vision, mon sentiment sur l’exercice de la médecine et aussi d’une certaine manière mon indignation du fonctionnement de la société et surtout le manque de tolérance et son corollaire, la violence des propos.
Mais à quoi cela sert-il?
A quoi cela sert d’exprimer ici ma perception du monde qui m’entoure?
Me faire plaisir? Laisser s’exprimer mon ego? Exister? Être utile aux autres?
Force est de constater que rien ne vient infléchir la « marche » de la société.
Des agriculteurs se suicident, qui en parlent? Les autorités, ceux qui ont le pouvoir, font-ils quelque chose pour que leur situation change?
Des enseignants se suicident, qui en parlent? Les autorités, ceux qui ont le pouvoir, font-ils quelque chose pour que leur situation change?
Des personnels de santé se suicident, qui en parlent? Les autorités, ceux qui ont le pouvoir, font-ils quelque chose pour que leur situation change?
Des membres des forces de l’ordre se suicident, qui en parlent? Les autorités, ceux qui ont le pouvoir, font-ils quelque chose pour que leur situation change?
Des anonymes appartenant à toutes les professions se suicident, qui en parlent? Les autorités, ceux qui ont le pouvoir, font-ils quelque chose pour que leur situation change?
Notre président Emmanuel Macron vient d’affirmer qu’il n’aimait pas le mot pénibilité « car ça donne le sentiment que le travail serait pénible » »
Comment un président de la république peut il dire une chose pareille?
« Le mot travail vient du latin tripalium, qui était, je vous le donne en mille, un instrument de torture composé de trois pieux !
Historiquement, le travail désigne, en effet, la souffrance, la douleur, en particulier celle que peut endurer une femme lors de l’accouchement. On parle encore d’une salle de travail, d’une femme en travail.
Le mot travail a ensuite évolué vers le sens moderne d’« activité professionnelle rémunérée ». »
Aujourd’hui les faits n’ont plus aucune valeur. La valeur des mots est oubliée au profit d’une certaine forme d’instrumentalisation.
Ne compte que la communication et la propagande.
C’est la raison pour laquelle, je m’interroge sur la poursuite de ma « ligne éditoriale ».
En effet, tout le monde peut constater qu’exprimer des faits consultables n’a aucune influence sur la « marche » de notre société.
Si cela était le cas, le dépistage du cancer du sein par mammographie serait abandonné depuis longtemps dans notre pays. Or il n’en est rien. Qui plus est, ce dépistage veut être poursuivi en le parant d’une image innovante.
Si c’était le cas, la vaccination antigrippale serait abandonnée depuis longtemps. Il n’en est rien et chaque année voit la propagande se renouveler avec même des « tentations totalitaires » qui envisagent de la rendre obligatoire pour certains.
Et combien d’autres exemples, je pourrais citer!
Ce ne sont que deux exemples tirés du monde de la santé.
L’actualité nous fournit quasiment quotidiennement d’autres exemples, et quasiment dans tous les domaines.
Et pourtant rien ne change, ou plutôt tout continue comme avant en s’aggravant même.
Et ce n’est pas le procès du Médiator qui vient de s’ouvrir qui me donnera tord. Combien de médicaments sur le marché et donc prescrits et consommés quotidiennement, ne devraient pas l’être? La revue Prescrire l’écrit depuis des dizaines d’années. Combien de médicaments n’apportent pas les bénéfices qui pourtant sont affirmés haut et fort?
Donc, à quoi bon pointer du doigt ces dérives de notre société actuelle? Rien ne change.
A quoi bon, tenir un blog qui pointe ces dérives délétères du monde de la santé? Rien ne change. Je dirais même que les choses s’aggravent.
Ne vaudrait-il pas mieux que je ne m’exprime plus ou sur ce qui me mets en joie dans cette vie?
Le pur plaisir d’exister.
L’observation des oiseaux dans mon jardin.
Mon chat.
Etc
Voilà l’état de mes réflexions.
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